Simon Larouche
Virtuose
Simon Larouche : le virtuose du boccia

Depuis ses débuts dans le boccia au milieu des années 2000, Simon Larouche s'est démarqué à plusieurs niveaux du sport. Ayant occupé presque tous les rôles, à l’exception de classificateur et d’arbitre international, il a accompagné de nombreux athlètes lors de compétitions nationales et internationales. Que ce soit sous les projecteurs ou en coulisses, il reste un modèle d'humilité et de dévouement. Sa gentillesse, son empathie et sa capacité à révéler le meilleur chez les autres laissent une empreinte précieuse auprès de tous ceux qui croisent son chemin.
De la cuisine au terrain
Avant de s’engager pleinement dans le boccia, Simon Larouche occupe divers emplois, comme animateur de camp de jour et cuisinier dans la restauration. Très vite, il réalise que son intérêt pour les interactions humaines dépasse son attachement à la cuisine. « Quand je coupais des légumes, dit-il, je me suis rendu compte que ça n’allait pas nécessairement chercher toutes mes aptitudes…Je préférais les gens aux légumes. » Cette prise de conscience pousse Simon à chercher une voie où il pourrait exploiter ses compétences sociales et son empathie. C’est un appel téléphonique de sa belle-sœur, Annie Parent, agente de développement à l’AQSPC, qui change tout. Elle a besoin de bénévoles pour une compétition à Laval. Curieux, il accepte de s’impliquer comme chronométreur-marqueur. Il a tout juste 15 ans : « Je suis allé là-bas pour vivre quelque chose de nouveau et, peut-être, découvrir un peu l'univers des personnes en situation de handicap. »
Vivre quelque chose de nouveau
Ce premier engagement, motivé par la découverte, se transforme rapidement en une implication plus profonde, marquant le début d’un parcours exceptionnel dans le monde du boccia. Il pensait pourtant que ce serait temporaire, juste le temps de trouver sa voie! Mais la passion du boccia s’installe. Au début des années 2010, à seulement 19 ans, Simon Larouche devient partenaire de performance (assistant sportif) à temps plein. Pendant six ans, il est omniprésent sur les terrains, accompagnant principalement Éric Lefebvre (BC1) représentant régulièrement le Québec aux Championnats canadiens et membre de l’équipe nationale. En 2013, Simon se retrouve à Kansas City, comme partenaire de performance de Marco Dispaltro lors de la Coupe des Amériques. Ensemble, ils remportent l’or, un succès qui aide Marco à atteindre le rang de numéro 1 mondial.Ce qui l’impressionne particulièrement, c’est la précision remarquable des athlètes et leur victoire sur leur propre corps. Voir des joueurs qui, au premier regard, semblent limités par leur fauteuil, réussir des coups spectaculaires est fascinant. « Contre toute attente, ils repoussent leurs propres limites et prouvent que le talent et la détermination transcendent les apparences. »Annie Parent, agente de développement à l’AQSPC, qui change tout. Elle a besoin de bénévoles pour une compétition à Laval. Curieux, il accepte de s’impliquer comme chronométreur-marqueur. Il a tout juste 15 ans : « Je suis allé là-bas pour vivre quelque chose de nouveau et, peut-être, découvrir un peu l'univers des personnes en situation de handicap. »
Accompagner : un savoir être
Avec le temps, Simon développe une expertise précieuse dans l’accompagnement en boccia. Chaque athlète a des besoins spécifiques. Travailler avec Éric et Marco, issus de catégories différentes, représente un défi, notamment en raison des différences en matière de soins, de transferts, d’aide à l’hygiène et d’alimentation. Certains athlètes rencontraient aussi des difficultés de communication, nécessitant une approche adaptée et une écoute attentive. Pour Simon, l’essentiel repose sur la bienveillance. Il ne s’agit pas seulement de traduire des mots, mais de comprendre au-delà du langage, un peu comme lorsqu’on tente de saisir une langue inconnue. Avec le temps, il a développé des stratégies pour mieux interagir, en affinant son écoute et en utilisant des outils de communication lorsque nécessaire. Finalement, en étant attentif et patient, il a appris à interpréter les intentions et les besoins sans forcément s’appuyer sur des mots.

Le passage à l’entraînement
Passant de plus en plus de temps sur le terrain, Simon Larouche décide de se former comme entraîneur au programme Compétition-Introduction. S’il possède déjà les qualités essentielles pour interagir avec les athlètes, il souhaite perfectionner ses compétences techniques pour mieux les encadrer et les préparer aux compétitions. En janvier 2014, il franchit cette étape et commence à concevoir des programmes d’entraînement adaptés, analyser les performances et identifier les points à améliorer pour optimiser la progression de chaque joueur. Deux ans plus tard, en 2016, on le retrouve dans l’Équipe du Québec comme entraîneur en compagnie de Carl Tremblay entraîneur chef et de Dimitri Bruneau. En 2017, il participe à ses premiers Championnats Canadiens à Longueuil. Plusieurs athlètes québécois se retrouveront sur le podium. Il est également membre du comité organisateur de l’événement qui est couronné de succès. En 2019, on le retrouve dans la Capitale Nationale, aux Jeux du Québec, avec des athlètes de boccia plus motivés que jamais.
Arbitrer pour rendre service

Simon ne s’en est jamais caché : l’arbitrage n’est pas sa passion. Pourtant, il choisit de suivre la formation, conscient de la pénurie d’arbitres dans le circuit boccia. Pour lui, c’est avant tout un engagement par nécessité, car sans arbitres, il n’y aurait tout simplement pas de tournois. En 2015, Simon Larouche devient arbitre certifié provincial de boccia. Même s’il ne prend pas particulièrement plaisir à arbitrer, il le fait par engagement et par souci du collectif. Ce n’est pas son rôle favori, mais il sait qu’il est essentiel au bon déroulement des compétitions. Et si son implication permet aux athlètes de jouer, alors pour lui, cela en vaut la peine. La même année Simon devient membre du comité technique de Boccia Québec, une instance essentielle au développement du sport à travers la province. Ce comité traite des enjeux liés à l’évolution du boccia, en réunissant des membres désignés ou élus lors des rencontres officielles, notamment à l’Assemblée générale annuelle (AGA) et aux Championnats provinciaux.
Un engagement à tous les niveaux
Depuis 2018, Simon Larouche évolue à la fois comme entraîneur BC3 de l’Équipe canadienne et co-entraîneur de l’Équipe du Québec, contribuant au développement de l’élite nationale et à la préparation des athlètes pour les grandes compétitions. En 2021, il devient entraîneur de l’Équipe Espoir, offrant aux jeunes talents un encadrement avec l’équipe de haute performance et des opportunités de compétition internationale, dans l’objectif de préparer la relève. En 2023, l’Équipe du Québec se distingue aux Championnats canadiens avec plusieurs podiums, dont un triplé québécois en BC3. Pour Simon Larouche, un circuit dynamique et compétitif permet aux athlètes de se surpasser et atteindre leur plein potentiel. Toujours impliqué dans la formation de la relève, il poursuit son travail avec l’Équipe nationale Espoir, qui accueille de nouveaux talents. L’objectif est d’apprendre, de partager et d’évoluer pleinement.

Se perfectionner pour mieux entraîner

En début de 2020, soucieux d’offrir un encadrement de qualité aux athlètes, Simon Larouche entreprend une série de formations à travers divers programmes spécialisés. Avec le PNCE, il se familiarise avec s la gestion des commotions cérébrales dans le sport. Ce module, essentiel pour les entraîneurs, vise à mieux comprendre et prévenir ces blessures, tout en garantissant la sécurité des athlètes. La sensibilisation des entraîneurs, des parents et des sportifs eux-mêmes est cruciale pour minimiser les risques et assurer une prise en charge efficace. Dans cette même dynamique, il suit le programme Respect et Sport pour leaders d’activité, qui vise à outiller les entraîneurs, officiels et jeunes participants contre l’intimidation, l’abus, le harcèlement et la discrimination. L’objectif est de promouvoir une culture du respect et de créer un environnement sécuritaire, sain et inclusif pour tous. Enfin, il complète le Programme d’amélioration des entraîneurs, un volet axé sur le développement des compétences en coaching. Ceci lui permet d’affiner ses méthodes et d’optimiser les performances des athlètes qu’il encadre, peu importe leur niveau de pratique. À l’automne 2023, il obtient sa certification DAE du PNCE, un programme axé sur le développement de la performance des athlètes en Compétition – Développement et Haute performance. Cette formation prépare les entraîneurs à accompagner leurs athlètes vers le podium, que ce soit au niveau provincial, national ou international. Lors de la remise des diplômes il est déjà en action avec l’Équipe nationale aux Jeux Parapanaméricains à Santiago au Chili.
Philosophie de Simon Larouche
Ces apprentissages, enrichis par son expérience, façonnent la vision de Simon Larouche. Son approche du sport et de la compétition, repose sur des principes simples. Il privilégie un style de jeu agressif, explorant les limites des règlements pour maximiser la performance et repousser les stratégies adverses. Son engagement ne se limite pas aux projecteurs : il accepte sans hésitation le travail ingrat, accomplissant dans l’ombre ce qui est nécessaire à la réussite collective. La maîtrise émotionnelle est au cœur de sa philosophie. En compétition, il fait preuve d’un acharnement extrême, refusant d’abandonner, peu importe les circonstances. Son mode de communication est à la fois discret et démocratique, favorisant l’écoute et l’échange plutôt que l’imposition d’idées. Son influence dépasse les mots : il sait motiver les autres sans parler, inspirant par l’exemple et l’attitude. Enfin, Simon valorise le courage de se démarquer, osant affirmer ses choix et innover, même lorsque cela va à contre-courant des attentes.

Un rêve bouleversé par la pandémie
Depuis 2012, Simon Larouche ambitionne de participer aux Jeux paralympiques. Après ceux de Londres, il s’est fixé un objectif précis : être aux Jeux de Tokyo en 2020. Cependant, la pandémie de COVID-19 vient chambouler tous les plans. Les Jeux sont reportés à 2021, et les compétitions se dérouleront sans spectateurs, dans une atmosphère strictement encadrée par les mesures sanitaires. Pour Simon, qui vit sa première expérience paralympique en tant qu’entraîneur, l’ambiance est bien différente de ce qu’il avait imaginé. Les athlètes, confrontés aux confinements successifs et au manque d’espace d’entraînement en présentiel, en ressentent les effets sur leurs performances. De plus, l’équipe canadienne, entièrement composée d’athlètes québécois, doit s’adapter à ces conditions inédites. Ces Jeux vont passer à l’histoire pour les athlètes Alison Levine, Danik Allard
Iulian Ciubanu et Marco Dispaltro, ainsi que pour César Nicolaï, Mario Delisle et bien sûr Simon Larouche.
Paris 2024 : un rôle d’analyste à distance
Après des Jeux de Tokyo 2021 marqués par les restrictions sanitaires, Simon Larouche espère vivre une expérience plus festive en 2024. Cependant, au lieu d’être sur place à Paris, il assume un rôle différent depuis Montréal en tant qu’analyste à Radio-Canada. Suivre les compétitions à distance l’entraîne dans un rythme intense, avec des réveils à 2 h du matin pour commenter les épreuves en direct. Une expérience exigeante, presque comparable à un jetlag permanent, mais aussi enrichissante. Bien que rien ne remplace l’énergie et la proximité du terrain, son enthousiasme reste intact. Analyser les Jeux depuis Montréal lui permet d’apporter un regard expert sur l’événement, d’une manière différente, mais tout aussi engageante.Iulian Ciubanu et Marco Dispaltro, ainsi que pour César Nicolaï, Mario Delisle et bien sûr Simon Larouche.
Transmettre la passion
En effet, pour Simon, toutes les occasions sont bonnes de partager sa passion du boccia. Ce qui le fascine, c’est avant tout son accessibilité et son inclusivité. Ce sport ne demande pas de moyens considérables et permet une réelle intégration des personnes en situation de handicap. À Paris, il y a 134 athlètes. bien plus qu’à Tokyo et Rio en 2016. À chaque fois qu’un nouveau pays rejoint la discipline, il y voit une victoire pour les athlètes en fauteuil roulant, leur offrant une opportunité supplémentaire d’accéder au sport et à la compétition. Pour lui, c’est cette dimension qui rend le boccia si spécial.

Les valeurs au cœur de l’engagement
S’investir auprès des personnes en situation de handicap n’est pas un choix anodin. La plupart des acteurs du sport adapté ont un lien personnel avec cette communauté, que ce soit un parent, un enfant ou un conjoint. Ceux qui s’engagent sans attache directe sont plus rares. Pour Simon Larouche, cet engagement ne découle pas d’un parcours familial, mais d’une éducation fondée sur l’entraide, l’empathie et des valeurs humaines profondes. Depuis son plus jeune âge, aider les autres a toujours été une évidence pour lui. C’est cette prédisposition naturelle qui l’a guidé vers le boccia, bien plus qu’un simple hasard. Comme il aime le dire, il aurait pu continuer à couper des légumes… mais il a choisi un tout autre chemin. En 2025, il célèbre 20 ans d’implication dans le boccia. Son parcours exemplaire et son engagement indéfectible font de lui un véritable virtuose de ce sport.

D’hier à aujourd’hui…Un engament durable
Danick Allard, PLY
« Simon a toujours été à l'écoute et a offert son soutien, apportant de l'humour même dans les moments difficiles. Sa capacité à rester calme aide à maintenir le focus. Il m'a appris à garder du plaisir et à ne pas toujours être sérieux lors des entraînements. Son excellent sens de l'humour et son attitude rassurante nous font sourire. Pour m'encourager lors des Paralympiques de Tokyo, Simon a même préparé une vidéo avec des messages de ma famille et de mes amis. »
Élizabeth Déziel, coordonnatrice Boccia Québec
« Simon Larouche est un homme d’équipe doté d’une vision globale. Son engagement envers le boccia est exceptionnel. Avec les bonnes opportunités et le bon soutien, chacun peut être au bon endroit au bon moment.Une contribution à 360 degrés! »
José Malo, directrice générale AQSPC
« Simon Larouche : un être rare qui incarne toutes les valeurs de l’Association dans sa façon d’être, de travailler avec les athlètes. Une réelle inspiration pour tous. »
